Quand normes et procédures créées pour bien fonctionner enjoignent, ceux qui y sont soumis, à devenir interchangeables et moyens.
Le philosophe Alain Deneault dénonce dans son livre « La Médiocratie » une sorte de dictature des normes et procédures qui standardisent les fonctionnements qui en voulant améliorer la performance et réduire les risques privent les organisations du singulier des individus, de l’innovation, de la remise en cause… En gros tout ce qui nous permet d’évoluer !
Deneault reprend un exemple du « Principe de Peter » de Laurence J. Peter, ou une enseignante qui à des bons résultats, mais qui ne suis pas le programme est licenciée au profit de ceux qui respectent le programme. Ce principe suscite l’incompétence et favorise le développement de stratégies médiocres.
Deneault montre que la vie et le sens sont sacrifiés au profit de respect de « standard de pensée et de faire » ce qui nous pousse à la médiocrité. Deneault étant sa réflexion à la recherche et au politique.
Pour illustrer cela, j’ai un exemple récurant dans la fonction publique pour laquelle j’interviens depuis plus de 10 ans. J’ai été plusieurs fois confronté au fait que des agents réputés comme « incompétents » sur leur poste, se retrouvaient lors de leur évaluation annuelle avec la mention « bon agent ». Assez surpris j’interroge les cadres qui me répondent « c’est normal, on fait tous cela, quand on met « bon agent tout court » pour nous c’est un mauvais agent. Quand c’est vraiment un bon agent, on argumente ! » Ici la norme est culturelle à laquelle chaque cadre a tendance à se soumettre pour ne pas bousculer le système. Voilà une bonne illustration de ce que j’appelle également le management de la médiocrité.
Le travail prescrit (les normes, procédures et règles) est utile lorsqu’il permettre de protéger, de mieux travailler ensemble et de favoriser le développement et l’innovation. Mais investissons dans des relations qui nous font grandir et qui permette aux individus et aux collectifs de donner le meilleur d’eux même.