Connaissez-vous l’expérience optimale dite le flow ?

C’est un « état de grâce », un état mental que nous atteignons quand nous sommes complètement plongés dans une activité. Nous sommes dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans l’accomplissement de l’activité.(1)

C’est un état d’épanouissement ressenti quand nous percevons que nos compétences nous permettent de relever des défis liés à des activités aux exigences élevées. (2)

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Le 22 aout dernier, j’ai eu le bonheur de participer au « Matterhorn Ultraks Trail » et sa course mythique Sky de 50 km et 3600 m+ de dénivelé positif. Cette course parcourt les balcons de Zermatt (Suisse), culmine à 3 130 m sous l’œil dominant du Matterhorn (Cervin – 4 478m).

Je voudrais tenter ici de partager ma façon de vivre ce flow et vous inviter à découvrir ou générer cet état.

Connexion à soi et respect de soi

« T’es un grand malade ! » cette phrase je l’ai entendu bien des fois qu’en j’évoque les trails que j’ai envie de faire ou que j’ai faits. Les kilomètres et les dénivelés affichés apparaissent comme impossibles ou possibles, mais au prix de souffrances, de sacrifices ou de maux irréversibles. Je reconnais qu’une partie de mes compagnons de route le vivent comme cela et que leur santé passe après la performance. Plus jeune, comme eux, je me souciais peu du respect de l’intégrité de mon corps.

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Aujourd’hui tel un alchimiste à la recherche de la Pierre philosophale, être intègre, rester dans le bien-être et le confort est un ma quête. Cette quête passe pour moi par ressentir le subtile entre l’effort plaisir et l’effort souffrance, entre déplacer ses limites et les dépasser, entre le plaisir addictifs (dopamine) et le bien-être libérateur (Sérotonine), entre des motivations en écologies personnelles ou égotiques. Pour cela, il m’a fallu réapprendre à refaire les connexions avec mon corps, mes sens, mes émotions pour ressentir pleinement ce qui me fait vibrer, ce qui me détourne, de qui m’énergise ou pas. La course en pleine nature et en montagne m’a permis de me soigner, de prendre soin de moi en améliorant ma pleine conscience, ici et maintenant de mon éprouvé. C’est très plaisant de sentir la vie en soi. Le trail, du fait du changement constant de terrain, offre une palette de sensation digne d’un tableau impressionniste. C’est sentir mon mollet poussé, dans les montée, cette boule de muscle que je découvre dans mes fessiers en marche rapide, ces appuis légers et rapides des pointes de pieds dans les descentes qui me donne l’impression de voler, mes bras qui changent de tempo en fonction du % la descente, mon souffle qui s’adapte à l’altitude, les muscles des cuisses qui switchent entre montée et descente. Wahou ! c’est fou ce que notre corps m’offre comme cadeau quand je sais être présent à moi, et que je me respecte. L’autre cadeau c’est de dérouler de bonnes distances de dénivelé, en confort, d’arriver serein et de pouvoir fêter cela avec des potes après une bonne douche et sans aucune courbature les jours suivants !

Connexion à la nature 

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Une autre partie de mon expérience optimale vient de la connexion qui s’opère entre la nature et moi. Cela peut paraitre ésotérique, mais je me sens relié aux flux énergétiques des minéraux, des végétaux, des cours d’eau, de la terre comme de l’air et du vent. La nature semble me porter parfois, me transmettre de son énergie dans une sorte de dialogue un échange ou j’ai l’impression que nous sourions ensemble comme deux grands amis qui n’ont besoin de parler pour se comprendre. Il y a un respect mutuel. Certes je me sens souvent petit face à ce qui m’entoure et à la temporalité de l’homme que je suis par rapport à celle de la géologie. Mais un petit joyeusement invité, accueilli comme je suis, j’entends presque un « viens p’tit bonhomme courir sur mes pentes ! » puis un « pas trop vite ça me chatouille ! » suivit d’un éclat de rire. Je me sens privilégié de ressentir avec tant d’intensité l’essence de mon environnement : le goût minéral de la roche, le côté poussiéreux ou tourbé de la terre que je passe du sec au mouillé, cette senteur verte rustique des graminées d’altitude ou la résine des conifères à l’odeur suave de miel. Les cours d’eau qui écoulent leurs particules minérales et créent un halo énergétique et de fraicheur dans lequel je plonge joyeusement. Et enfin ces courants d’air de montagne qui te caressent le corps comme une tape amicale qui te rafraichit, te revitalise et te dit « je suis là, je t’accompagne ». L’intense émotion que je ressens ne trouve malheureusement pas de mot assez profond pour vous la décrire complètement.

Connexion à autre chose ! 

Enfin, depuis l’âge de 20 ans je pratique la sophrologie que j’ai associée depuis quelques années à la médiation pleine conscience et au yoga. Bien entendu cela participe aux connexions citées ci-dessus. Par ailleurs, je suis de ceux qui courent en musique. Cela éveille en moi encore un autre type d’énergie, comme une vibration hertzienne qui s’harmonise avec le monde, telle la diffusion de la fréquence de la terre aux astronautes pour lutter contre le mal de l’espace (3). La musique associée à l’effort et à la nature à un effet euphorisant sur moi et me permet de me transcender. Je me suis surpris à fredonner le souffle court en montée ou encore à faire des pas de danse tout en dévalant un chemin de rocaille un grand sourire aux lèvres. Ce sentiment d’être pleinement relié à quelque chose de spirituel… et je viens de voir que l’étymologie de spirituel est le latin « spirare » qui veut dire « souffler ».

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J’espère avoir réussi à vous en donner un bon échantillon d’expérience optimale. Si j’ai voulu partager mon expérience du flow et ses singularités qui me plongent dans cet état hors du temps où tout est évident, fluide et plaisant, c’est pour vous inviter à y goûter et/ou vous donner l’envie de vous mettre dans cette dynamique. 

Et surtout nous dire que cela est accessible à tous, nul besoin d’être sportif de haut niveau, voire même d’être sportif, vous pouvez éprouver cela dans une activité professionnelle ou relationnelle. Nous sommes tous équipés de sens, d’émotions capables de nous relier à nous et aux mondes et de s’harmoniser. Le subtil est à notre portée à qui sait se soustraire du brouhaha de notre société.

Merci d’avoir lu et donner l’occasion de partager cela avec vous.

(1) Mihály Csíksentmihályi – Vivre. La psychologie du bonheur.
(2) Europen Flow Researchs Network
(3) Fréquence de la terre dite de Schumann, 7,83Hz

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